Mon insert ne chauffe pas : causes, solutions et vérifications à faire

Vous allumez votre insert de cheminée, les flammes prennent, mais votre pièce reste froide ? Rassurez-vous, un insert qui chauffe mal n’est pas forcément en fin de vie. Dans la majorité des cas, il s’agit d’un détail technique, d’un tirage capricieux, d’un bois un peu trop humide ou d’une circulation d’air qui ne fait pas correctement son travail. La Prime Énergie vous aide à comprendre ce qui se passe pour retrouver un insert performant !

Lorsque votre insert bois ou aux granulés ne chauffe plus correctement, le tirage est souvent le premier élément à examiner. Ce tirage joue un rôle essentiel dans la montée en température, l’évacuation des fumées et la qualité de la combustion. Dès qu’il devient insuffisant, la chaleur produite par le foyer fermé n’est plus correctement diffusée dans la pièce, même si les flammes semblent actives.

Tirage insuffisant : pourquoi votre insert ne monte plus en température ?

Si votre insert de cheminée à bois ou à granulés ne chauffe plus, le premier réflexe est de regarder du côté du tirage. C'est en quelque sorte le moteur de votre insert, tout comme pour les poêles.

Le tirage permet d’aspirer l’air frais pour nourrir le feu et d'évacuer les fumées. Si le tirage est trop faible, cela empêche les fumées d’être correctement aspirées dans le conduit de cheminée. Elles stagnent ensuite dans le foyer, l’air chaud se renouvelle mal et la combustion ne prend pas. Vous obtenez ensuite un feu qui peine à prendre, sans dégager de chaleur et votre séjour reste froid.

Cela peut venir d'une installation mal dimensionnée à l'origine (conduit trop large, trop court ou avec trop de coudes) qui empêche les flammes de prendre.

Conduit encrassé : une cause fréquente d’insert qui chauffe mal

Même avec une bonne installation, le temps fait son œuvre. Au fil des flambées, la suie s’accumule sur les parois du conduit, c’est inévitable. Ce dépôt réduit progressivement le diamètre du conduit, affectant le passage de l’air, ralentissant l’évacuation des fumées et la chaleur reste piégée dans l'insert au lieu de se diffuser dans votre pièce.

Si vous brûlez un bois trop humide, c'est la double peine. La combustion génère alors du bistre, une croûte dure et goudronneuse. Non seulement cela bloque l'évacuation des fumées (et donc la chaleur), mais c'est aussi très inflammable.

Si votre vitre s'encrasse à toute vitesse et que les flammes manquent de vigueur, c'est souvent un problème de bois humide ou de conduit sale.

Mon insert chauffe mal, et si le bois était en cause ?

C'est une cause souvent négligée, et pourtant, mettre du mauvais bois dans un insert performant, c'est comme mettre du diesel dans une voiture de course. Le moteur n'est pas en cause, c'est le carburant qui ne va pas. Le bois joue un rôle capital. S'il n'est pas de qualité, vous pourrez ouvrir toutes les arrivées d'air du monde, la température ne montera pas.

Le pire ennemi de votre insert, c'est l'eau contenue dans les bûches. Si votre bois dépasse les 20 % d’humidité, votre feu va passer la majeure partie de son temps (et de son énergie) à faire évaporer cette eau avant de pouvoir brûler le bois. Au lieu de chauffer votre salon, l'énergie sert à sécher la bûche dans le foyer de votre insert. C'est du gaspillage et la montée en température est interminable et la chaleur ressentie reste très faible.

💡 Notre conseil : un bon bois de chauffage a besoin de temps. Il doit avoir séché environ 2 ans pour atteindre le taux d'humidité idéal entre 14 et 18 %. Alors évitez de stocker vos bûches à l’extérieur, mais privilégiez un emplacement au sec et avec une bonne ventilation.

Que se passe-t-il quand l’arrivée d’air est bouchée sur un insert à foyer fermé ?

Pour brûler, le bois a besoin d'un flux d'air continu, c'est la base de la combustion.

La petite panne assez fréquente est que la grille d'arrivée d'air (souvent située sous le foyer ou en façade) finisse par se boucher avec les cendres ou la poussière. L'insert est donc étouffé et le feu ne prend pas.

Pour pallier ce problème, un simple coup d'aspirateur sur les grilles d'admission suffit souvent à déboucher la grille.

Pourquoi un insert chauffe-t-il mal sans prise d’air extérieure ?

Si votre maison est récente ou a été rénovée (changement de fenêtres, isolation, ventilation performante), elle est probablement très étanche à l'air. C'est très bien pour les économies d'énergie, mais cela peut poser problème pour votre cheminée.

L'insert consomme l'air de votre salon, donc si l'air extérieur ne rentre pas naturellement dans la maison (VMC, isolation), l'insert se retrouve en dépression, il manque d'oxygène. Vous obtenez des petites flammes, voir un feu qui s'éteint à peine après avoir été lancé. Et aussi, de la fumée qui refoule dans la pièce à l'ouverture de la porte.

Dans cette situation, il est obligatoire d'avoir une prise d'air dédiée, reliée directement à l'extérieur, pour nourrir le feu sans refroidir la maison.

Comment des grilles de convection mal réglées réduisent-elles la chaleur d’un foyer fermé ?

C'est la confusion la plus courante. Il y a l'air qui nourrit le feu (combustion) et l'air qui chauffe la pièce (convection). L'air froid de la pièce entre par les grilles du bas, se réchauffe en contournant le corps de fonte brûlant, et doit ressortir par les grilles du haut (la hotte) pour chauffer votre salon.

Si les grilles de la hotte sont fermées, obstruées ou mal orientées, la chaleur reste coincée dans le coffrage. Vous avez un mur brûlant, mais vous avez froid sur votre canapé ! Alors, pensez à toujours vérifiez que les grilles de sortie sont grandes ouvertes et dégagées pour libérer les calories dans la pièce.

Votre insert ne fonctionne pas comme d'habitude ? Avant de démonter quoi que ce soit, prenez le temps de l'observer. Votre cheminée vous envoie des signaux très clairs sur l'origine du problème. Voici comment décoder ce qui se passe.

Comment établir un diagnostic rapide de votre insert ?

Avant d’appeler un professionnel, quatre vérifications simples permettent déjà de comprendre ce qui se passe.

1/ Vérifier les grilles d’aération basse et haute

Un foyer fermé fonctionne grâce à un circuit d’air : entrée froide en bas, sortie chaude en haut. Si une grille est obstruée par la poussière, un meuble ou un isolant déplacé, la convection se bloque. Un simple dégagement peut parfois suffire à relancer la diffusion de chaleur.

2/ Observer le comportement des flammes

Des flammes vives, claires et bien dressées indiquent une bonne combustion. Des flammes molles ou jaunâtres révèlent au contraire un manque d’air, un bois trop humide ou un tirage trop faible.

3/ Tester l’humidité du bois avec un humidimètre

Un petit test rapide permet de lever le doute, si votre bois dépasse 20 % d’humidité, il brûlera mal et produira trop de fumées. Avec un foyer fermé, cette perte de rendement* se voit immédiatement.

Sinon acheter des bûches compressées en magasin et voyez s'il n'y pas une différence avec vos bûches habituelles. 

*Le rendement énergétique désigne le rapport entre l’énergie nécessaire à un équipement pour fonctionner (l'énergie absorbée) et sa capacité à produire lui-même de l’énergie (l'énergie utile).

4/ Inspection visuelle de l’intérieur du conduit si possible

Sans démontage, on peut parfois voir des traces de suie très épaisses, du bistre ou un rétrécissement de la section. Si c’est le cas, alors contacter un professionnel pour effectuer le ramonage de vos conduits.

Quand faire appel à un expert ?

Vous avez fait les vérifications ci-dessus et le problème persiste ? Il est temps de passer la main à un expert. Faites intervenir un spécialiste si :

• le ramonage a plus d'un an : c'est la base de la sécurité et de la performance énergétique. Un conduit sale est la cause n°1 des mauvais tirages ;
   

• la vitre s'encrasse à toute vitesse : si après chaque flambée, la vitre est noire de suie, c'est que la combustion est mauvaise et polluante ;
   

• le tirage reste faible : l’expert pourra mesurer la dépression du conduit avec des outils précis et vérifier si votre installation est aux normes (hauteur, coudes, isolation du tubage) ;
   

• vous soupçonnez un défaut d'installation : si l'air chaud ne sort toujours pas des grilles, le professionnel pourra inspecter l'intérieur du coffrage (hotte) pour voir si l'air circule correctement ou s'il faut modifier les ouvertures.

On a souvent tendance à voir l'entretien de la cheminée comme une corvée ou une simple case à cocher pour l'assurance. C'est une erreur ! Voyez plutôt cela comme la révision de votre voiture, sans elle, le rendement de votre insert chute et votre consommation augmente, même chose pour les poêles à bois ou les poêles à granulés ! Pourquoi se priver d'une telle performance énergétique ? Rappelons qu'un appareil propre et bien réglé peut grimper jusqu'à 90 % de rendement.

Quand faire ramoner son insert par un expert ?

C'est la règle de base, un conduit propre, c'est l'assurance d'un bon tirage et moins de panne. De plus, le ramonage par un professionnel est obligatoire une fois par an. C'est le minimum pour la sécurité.

Si votre insert est votre chauffage principal et qu'il tourne tous les jours, un ramonage annuel est souvent un peu juste. Nous vous recommandons de le faire une seconde fois en milieu d'hiver (janvier/février). En retirant la suie accumulée lors des premiers mois froids, vous redonnez un second souffle au tirage. Vous verrez souvent la différence dès la première flambée suivante : le feu repart de plus belle !

Comment bien nettoyer son insert ?

Entre deux visites de l’expert, c'est à vous de jouer pour assurer l’entretien courant de votre insert :

• videz régulièrement le cendrier : un tas de cendres trop haut empêche l'air de passer sous les bûches et étouffe la combustion ;
   

• débouchez les grilles d'air : la poussière s'accumule très vite sur les grilles d'entrée (basse) et de sortie (haute). Passez un coup d'aspirateur régulier dessus. Si l'air ne peut pas entrer ou sortir librement, la chaleur restera bloquée à l'intérieur ;
   

• nettoyez la vitre : une vitre propre permet non seulement de profiter du feu, mais aussi de vérifier la qualité de la combustion d'un simple coup d'œil.

💡 L'astuce : pour nettoyer facilement la vitre de votre insert ou de votre poêle à bois ou à granulés, munissez-vous d’une boule de papier journal, mouillez-la légèrement et tamponnez-la directement dans la cendre fine. Frottez la vitre avec des mouvements circulaires.