4 solutions pour traiter les problèmes de remontée capillaire

Des tâches brunes apparaissent au pied des murs, de la peinture cloque ? Votre maison est probablement touchée par une remontée capillaire. Un phénomène assez fréquent, notamment au sein des logements plus anciens. L’eau remonte lentement le long des murs, comme une éponge. Des solutions existent, encore faut-il bien comprendre le problème. La Prime Énergie vous explique comment les identifier, les traiter, le budget à prévoir et aussi comment les éviter !

Le phénomène de remontées capillaires expliqué simplement

La remontée capillaire, aussi appelée humidité ascensionnelle, est un phénomène physique désastreux pour les habitations et bâtiments en tout genre. L’eau présente dans le sol s’infiltre dans les murs et remonte lentement tout le long (par capillarité), pouvant atteindre 1,5 m de hauteur dans les cas les plus désespérés.

Ce problème touche notamment les bâtiments anciens, construits avant les années 60, époque où l'étanchéité n'était pas au centre des préoccupations. Et sans barrière étanche à la base des fondations, rien n’empêche l’eau de remonter et de transformer progressivement vos cloisons en véritables éponges.

Les signes pour identifier les remontées capillaires

Pour reconnaître une remontée capillaire, plusieurs indices peuvent vous mettre sur la piste, surtout si vous habitez au rez-de-chaussée ou que vous possédez une cave au sous-sol en contact direct avec la terre.

Un des premiers symptômes : la présence de tâches d’humidité en bas d’un mur. Elles s’accompagnent généralement d’une particularité, même après les avoir nettoyées ou refait la peinture, elles réapparaissent systématiquement. Souvent, vous pouvez aussi identifier du salpêtre, il est reconnaissable par son aspect blanchâtre, même mousseux. Ce sont des dépôts de sel minéraux, transportés par l’eau qui remonte et se déposent quand l’humidité, créant ensuite des traces blanches sur vos murs.

Vous voyez également les revêtements se désintégrer petit à petit. La peinture cloque, l’enduit des murs s’effrite et se détache par bout, ou votre papier peint se décolle spontanément. Et le tout accompagner d’un fort taux d'humidité et pour couronner le tout, la moisissure fait son apparition sur vos murs.

🔎 À noter : tous ces éléments sont principalement concentrés sur la partie basse de vos murs. Si les dégâts ne se manifestent plus en haut, il serait plus judicieux de chercher une autre cause comme une infiltration, fuite d’eau ou problème d’isolation thermique ou de ventilation.

D’où vient l’eau qui remonte dans les murs par capillarité ?

L’eau responsable des remontées capillaires puise sa source directement dans le sol. Certains bâtiments sont plus sujets à ce phénomène, lorsque la maison :

• se situe à proximité d’une nappe phréatique ;

• est en contrebas d’une pente ;

• est démuni d’arase étanche.

Les remontées capillaires ne se contentent pas d’abîmer la peinture. Avec le temps, elles peuvent fragiliser votre maison, nuire à la santé des habitants et faire grimper les factures d'énergie.

Les risques pour le bâti

L’eau est une ennemie redoutable pour un bâtiment. Lorsqu’elle s’installe et ne sèche pas, elle s’infiltre dans les matériaux poreux, dissout les sels minéraux (salpêtre), détériore l'enduit des murs et abîme les briques ou les pierres. À l’intérieur comme à l’extérieur, on voit apparaître des cloques, des effritements, des fissures et des tâches.

Avec le temps, si rien n’est fait, l’humidité peut même atteindre les fondations. Et dans les structures en béton armé, elle peut provoquer de la corrosion sur les parties métalliques. Cela affaiblit la structure et peut engendrer, à terme, des fissures plus sérieuses.

💡 Notre conseil : avant d’entamer des travaux contre les remontées capillaires dans votre logement, il est important de poser le bon diagnostic. L’humidité dans les murs peut avoir plusieurs causes. Un diagnostic par un professionnel RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) Qualibat permet d’identifier précisément l’origine du problème et vous orientera vers le traitement le plus efficace.

L’impact sur la santé des habitants

La remontée capillaire est source permanente d’humidité dans les murs, ce qui vient créer les conditions parfaites pour le développement de moisissures. Ces microorganismes s’installent discrètement chez vous, souvent invisibles au départ puisqu’ils se développent derrière les plinthes et sous les revêtements muraux.

Mais ce qu’on ne voit pas, on le respire. Ces champignons microscopiques libèrent des spores dans l’air intérieur, en continu. Et ce sont justement ces spores qui peuvent provoquer ou aggraver des problèmes respiratoires : toux, asthme, allergies, maux de tête chroniques.

Certaines souches, comme la Stachybotrys chartarum (moisissure noire), sont particulièrement nocives. Elles sont connues pour libérer des mycotoxines pouvant affecter les voies respiratoires, surtout chez les enfants, les personnes âgées ou les personnes asthmatiques.

Et comme l’air intérieur est souvent plus pollué que l’air extérieur, vivre dans une maison humide revient à respirer un air vicié au quotidien.

L’humidité fait grimper vos factures

Quand un mur est humide, il ne joue plus son rôle d’isolant. Au contraire, il devient un véritable pont thermique et laisse passer le froid.

Vous avez donc plus de difficultés à chauffer votre maison, même en augmentant le thermostat. Et plus l’air est humide, plus il demande de l'énergie pour atteindre la même température qu’un air sec. Un cercle vicieux se crée ou on chauffe plus, pour un confort moindre et des factures d'énergie qui grimpent.

Tant qu’à engager des travaux contre les remontées capillaires, profitez-en pour améliorer l’isolation de votre maison. Une isolation thermique par l’extérieur (ITE) ou une isolation thermique par l’intérieur (ITI) combinée à l’installation d’une VMC performante, permet non seulement de réduire le taux d’humidité et de protéger votre bâti, mais aussi de gagner en confort et de réduire vos factures de chauffage !

1/ L’injection de résine hydrofuge

L’injection de résine hydrofuge est la méthode la plus répandue pour le traitement des remontées capillaires. Le principe est simple, une résine hydrophobe est injectée au niveau de la partie inférieure des murs, tous les 10 à 15 cm, à intervalles réguliers. Une fois polymérisée, cette résine crée une barrière étanche horizontale qui bloque définitivement la remontée d'eau.

Le prix varie selon l'épaisseur des murs et de la nature des matériaux traités. Mais globalement, il oscille entre 150 à 300 € du mètre.

Cette solution est efficace pour les maisons individuelles traditionnelles. Toutefois, elle nécessite au préalable un assèchement des murs et parfois la reprise des enduits après intervention.

2/ Le drainage périphérique

Plutôt que de créer une barrière entre l'eau et les murs, cette approche préventive consiste à évacuer l’eau avant qu'elle n'atteigne les fondations de la maison. Le drainage périphérique implique l'excavation du pourtour du bâtiment pour installer un réseau de canalisations drainantes, généralement complété par une couche de matériaux filtrants.

Moins chère, avec un coût de 15 à 250 € le mètre, cette méthode est très efficace lorsque le logement dispose d’un extérieur accessible.

3/ La membrane étanche

L'installation d'une membrane imperméable entre les fondations et la maçonnerie reproduit le principe de l'arase étanche.

Cette technique, bien que très efficace, nécessite parfois la dépose partielle des murs pour insérer la barrière. C'est pourquoi il est préférable d’opter pour cette approche lorsque vous envisagez une rénovation d’ampleur ou la reconstruction complète d’un mur. Son prix au mètre se situe entre 80 et 200 euros.

4/ Le cuvelage

Le cuvelage est une technique de traitement des remontées capillaires adaptée aux caves, sous-sols ou pièces semi-enterrées. Elle consiste à créer un caisson étanche à l’intérieur de la pièce, en appliquant un revêtement imperméable sur les murs et le sol.

Le prix de cette technique d'étanchéité se situe entre 50 et 350 €/m².